Paquet cadeau pour livres (afin de contrer le côté monotone de la chose)

Mon goût pour les belles choses se traduit souvent par des dépenses matérielles. Par contre, ce n’est pas un comportement du genre égoïste. J’aime aussi acheter pour les autres. En fait, je prends énormément de plaisir à faire des cadeaux. Réfléchir à ce que la personne pourrait apprécier, ce qui pourrait la surprendre, ce qu’elle ne se serait pas acheté elle-même… En somme, faire une étude de marché personnalisée, c’est quelque chose qui m’amuse beaucoup.

Cependant, quand je me retrouve à offrir un livre ou une bouteille de vin, je me sens un peu désappointée. Non pas qu’il s’agisse de mauvais cadeaux. Pas du tout. Il y a des situations ou rien ne prend plus de sens qu’une bonne lecture ou un bon breuvage.

Par contre, ces bons produits ont l’inconvénient de s’annoncer rien qu’avec leurs formes. Pas besoin d’arracher le papier cadeau avec impatience pour découvrir ce qu’il cache. Et moi, quand j’offre un cadeau j’adore voir la tête de la personne qui se demande « mais qu’est-ce que ça peut bien être !!?? ». Alors offrir des objets facilement identifiables, me gâche un peu le plaisir.

Il y a quelques jours, je me suis retrouvée face à cette situation à nouveau : j’ai offert deux BD pour un anniversaire. Etant donné que moi j’y connais rien, et la personne s’y connait pas mal, il a fallu que je m’informe sur les nouveautés, les classiques, j’ai dû me remémorer la bibliothèque personnelle du destinataire pour éviter la catastrophe… J’ai voulu faire ça bien.

Le paquet cadeau carré et prévisible qui représente une BD emballée, ne rendait pas justice à ce travail de recherche et de ciblage. Il fallait rajouter un peu de « show » à tout ça !! C’est pourquoi, après m’être demandé si je faisais le classique « j’emballe le tout dans une plus grosse boîte avec du papier journal », j’ai conclu que l’on ne pouvait pas lutter contre l’anatomie flagrante du livre. Et j’ai décidé de faire avec.

Et oui, c’est un livre !! Mais lequel ? Réveillons la curiosité, allons creuser !! Voilà le principe de ce processus de conditionnement auquel je me suis attaquée. Pour commencer, quelques phrases sur le papier cadeau afin détourner le premier regard. Il faut éloigner la sensation de « je vois ce que c’est » qui peut ressentir le destinataire du cadeau. Quelques autocollants colorés pourront augmenter le côté légèrement dérisoire de la présentation. 

Pour finir, j’ai élaboré des « fiches produit » avec des informations complémentaires sur les livres : un petit résumé –ce qui manque dans les BDs par rapport aux romans-, s’il s’agit d’une série avec une suite ou d’une intégrale, le nombre d’albums s’il s’agit d’une collection à compléter…. Ceci permet à celui qui reçoit le livre de mieux le situer et de se faire un avis plus complet sur la BD. Je les ai placées directement sur le livre pour que ça soit la première chose à apparaître à l’ouverture du cadeau.

Voilà, peut être que je suis complètement névrosée et que je suis la seule à en faire toute une histoire pour offrir un livre. Mais si vous aussi, dans votre coin, vous souffrez du même mal que moi et vous n’avez jamais osez en parler à personne, maintenant vous savez que vous n’êtes pas seul dans ce monde !! Et vous avez pris connaissance de ma lutte contre la monotonie du cadeau morphologiquement indiscret. Ces techniques de détournement ne s’appliquent pas uniquement aux livres ! Les fiches produit, par exemple, peuvent servir aussi pour les bouteilles de vin : mentionner les conseils de conservation, les associations gastronomiques et même des détails sur le lieu de production, peut être sympa quand l’on offre une bonne bouteille pour faire vraiment plaisir.

Ce qui, à la fin, est quand même l’intérêt de la chose…faire plaisir, non ??